La rupture de la coiffe des rotateurs

Qu'est-ce que la coiffe des rotateurs ?

L'épaule est constituée de trois os (clavicule, scapula, humérus) et les mouvements d'élévation et de rotation de l'épaule sont assurés par différents groupes musculaires. Le muscle deltoïde élève l'humérus, tandis que les muscles grand rond, grand dorsal et grand pectoral l'abaisse, et d'autres muscles le déplacent vers l'arrière ou vers l'avant.

La coiffe des rotateurs est un ensemble de quatre groupes de tendons (sous-scapulaire, sus-épineux, sous-épineux, petit rond) qui jouent un rôle crucial dans ces mouvements. Ces tendons sont les parties terminales des muscles et s'attachent à l'omoplate d'une part et à l'extrémité de l'humérus d'autre part. Ils permettent ainsi l'élévation du bras et les mouvements de rotation.

Quelles sont les causes de la rupture de la coiffe des rotateurs ?

Dans la grande majorité des cas, une rupture de la coiffe des rotateurs peut survenir de deux manières différentes :

a) En raison de l'usure de la coiffe

Les tendons de la coiffe des rotateurs, situés entre l'acromion et la tête de l'humérus, ont tendance à s'amincir et à devenir fragiles avec l'âge. En raison de leur dégénérescence, ces tendons peuvent se rompre progressivement là où ils s'attachent à la partie supérieure de l'humérus. Ce processus d'usure commence souvent vers l'âge de 50 ans et peut être aggravé par différents facteurs :

  • l'activité physique ou professionnelle,
  • une forme particulière et "agressive" de l'acromion qui favorise les conflits et l'usure lors des mouvements de l'épaule,
  • le tabagisme ou des maladies métaboliques qui entraînent une obstruction des artères irriguant les tendons de la coiffe.

b) De manière traumatique

Une chute ou un mouvement violent peut provoquer la rupture d'un tendon de la coiffe des rotateurs, se manifestant par une impotence et une douleur intense.

Comment est posé le diagnostic ?

Les signes cliniques varient considérablement en fonction de l'origine de la rupture. L'interrogatoire médical joue un rôle essentiel lors de la consultation avec votre chirurgien orthopédiste du Centre Main Epaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France. L'examen clinique fournit des informations précieuses et permet d'évaluer les tendons touchés. Il est important de noter qu'il peut y avoir une discordance entre les lésions anatomiques et l'intensité des douleurs ressenties. Un patient peut présenter une rupture totale de la coiffe sans jamais avoir ressenti de douleur.

Si la rupture est liée à une usure progressive et à un conflit sous-acromial, elle peut parfois être bien tolérée, car les tendons intacts compensent progressivement le déficit des tendons rompus. Cependant, cette rupture peut entraîner un tableau clinique différent, comprenant :

  • des douleurs lors de l'élévation du bras, pouvant être exacerbées la nuit,
  • des douleurs lors des activités quotidiennes,
  • une perte progressive de la fonction de l'épaule, se manifestant par une faiblesse croissante et des difficultés à soulever des objets au-dessus de l'épaule.

À ce stade, il est souvent difficile de distinguer entre une tendinite et une rupture de la coiffe. La faiblesse musculaire est un indicateur plus en faveur d'une rupture. En cas de traumatisme initial violent (choc, accident, etc.), le tableau clinique décrit immédiatement une impotence fonctionnelle accompagnée de douleur, d'une perte de force et d'une diminution de la mobilité de l'épaule.

Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?

En première intention, votre chirurgien orthopédiste du Centre Main Epaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France, prescrira une radiographie et une échographie pour confirmer et préciser le diagnostic.

La radiographie permet d'évaluer l'espace entre la tête de l'humérus et l'acromion, de déterminer la forme de l'acromion, et de rechercher d'éventuelles arthrose ou calcifications dans la coiffe. L'échographie analyse les tendons et évalue la présence de ruptures.

Si le patient est jeune ou si le traitement initial s'avère inefficace, un bilan complet peut être réalisé avec un arthroscanner (scanner avec injection d'iode dans l'épaule) ou une IRM. Ces examens permettent d'évaluer :

  • le nombre de tendons rompus,
  • le degré de rétraction des tendons,
  • le degré de dégénérescence graisseuse des muscles de la coiffe selon les 4 stades de Goutallier,
  • le degré d'atrophie musculaire (stades 1 à 3),
  • la position du long biceps (subluxation, luxation ou rupture).

Quel traitement pour une rupture de la coiffe des rotateurs ?

Votre chirurgien orthopédiste du Centre Main Epaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France, propose différents traitements possibles :

1. Le traitement fonctionnel

Dans le cas d'un patient âgé ou lorsque la rupture n'est pas réparable, un traitement fonctionnel comprenant le repos, la rééducation, la prescription d'anti-inflammatoires et d'antalgiques est recommandé.

Les séances de rééducation effectuées par un kinésithérapeute permettent de réduire la douleur et de restaurer une fonctionnalité correcte de l'épaule.

Le traitement fonctionnel peut également inclure des infiltrations, c'est-à-dire l'injection d'un corticoïde (anti-inflammatoire) sous contrôle radiologique ou échographique entre l'acromion et la coiffe des rotateurs pour réduire l'inflammation, soulager la douleur et favoriser la cicatrisation.

Ce traitement fonctionnel doit être suivi pendant au moins 3 mois.

2. Le traitement chirurgical

Comme mentionné précédemment, le traitement chirurgical n'est pas systématique. Cependant, si le patient est jeune, si la rupture est récente, si les symptômes sont invalidants dans la vie quotidienne, ou si le traitement fonctionnel a échou

é, la chirurgie de la coiffe des rotateurs reste le traitement privilégié. La réparation des tendons permet de réduire la douleur et de restaurer au mieux la fonction de l'épaule.

L'intervention est réalisée par arthroscopie sous anesthésie générale par votre chirurgien orthopédiste spécialisé de la Centre Main Epaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France. Elle nécessite une hospitalisation de 24 à 48 heures. L'arthroscopie permet d'obtenir une cicatrice minime. Au cours de l'intervention, le tendon est réinséré dans l'os (la tête de l'humérus) et fixé à l'aide d'ancres intra-osseuses. De plus, la voûte de l'acromion peut être agrandie pour réduire les frottements sur la coiffe.

Dans le cas d'une rupture ancienne ou étendue, le traitement diffère car la rupture ne peut pas être réparée. Avant toute intervention, un programme de rééducation peut être nécessaire.

Quelles sont les suites opératoires ?

Après votre sortie de l'établissement, des soins infirmiers doivent être effectués tous les 2 jours pendant 15 jours, sur prescription de votre chirurgien orthopédiste spécialisé de l'épaule. Pendant 45 jours, vous devrez porter une immobilisation. Cependant, vous pouvez effectuer des soins d'hygiène et des exercices simples d'auto-rééducation. Les médicaments anti-inflammatoires et antalgiques doivent être pris régulièrement pour réduire la douleur et favoriser le début de la rééducation.

La rééducation débute généralement après la première semaine, en collaboration avec un kinésithérapeute en ville. L'objectif est de retrouver les amplitudes articulaires normales, tant en termes de mouvements passifs qu'actifs.

La reprise de la conduite automobile peut être envisagée après 6 à 8 semaines, tandis que le travail de bureau peut reprendre au bout de 3 mois. Pour les travailleurs manuels lourds, l'arrêt peut s'étendre jusqu'à 6 mois.

Il est important de noter qu'il est fortement recommandé de cesser de fumer pendant 6 semaines avant et après l'intervention, car le tabac compromet la cicatrisation des tendons et augmente le risque d'infection.