La compression du nerf ulnaire

Le nerf ulnaire passe derrière le coude à la face interne dans un tunnel inextensible. Chaque fois que vous pliez le coude, ce nerf entre en contact avec une saillie osseuse appelée épicondyle médial.

De manière courante, ce nerf peut être irrité en cas de choc ou au réveil si vous avez adopté une mauvaise position pendant votre sommeil. Cependant, chez certaines personnes, cette irritation devient chronique en raison d'une compression excessive du nerf cubital (autre nom médical du nerf ulnaire) dans son tunnel. Les causes de cette compression peuvent être difficiles à identifier, ce qui parfois retarde le diagnostic. Dans de rares cas, cette compression peut être due à un problème au niveau du coude, comme une ancienne fracture, une raideur ou une inflammation.

Quels sont les symptômes d'une atteinte du nerf ulnaire ?

Voici les signes cliniques les plus fréquemment rapportés par les patients souffrant de cette pathologie :

  • présence de paresthésies (sensations de "fourmis") et engourdissements au niveau du quatrième et du cinquième doigt (annulaire et auriculaire).
  • les douleurs sont généralement rares,
  • sensation de gêne dans les doigts plutôt que de douleur,
  • observance d'une fonte musculaire dans la main.
  • perte de force de la poigne, pouvant constituer le principal symptôme lors de la consultation médicale.

 

 

Comment diagnostiquer une compression du nerf ulnaire ?

Lors de l'examen clinique, votre chirurgien orthopédiste du Centre Main Épaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France sera attentif à la présence de signes sensitifs et/ou moteurs évoquant une atteinte du nerf ulnaire. Parmi les signes sensitifs recherchés par votre praticien, on peut citer des modifications (et/ou une diminution) des sensations tactiles ou de la sensibilité de la pulpe du cinquième doigt et de la partie interne du quatrième doigt, ainsi qu'une diminution de la sensibilité de la région dorsale interne de la main (par rapport au côté opposé).

Les signes moteurs évocateurs comprennent une perte de force lors de la pince pouce-index, de l'écartement des doigts et de la prise globale de la main. Au cours de l'examen clinique, votre chirurgien orthopédiste spécialisé dans les membres supérieurs peut parfois constater une amyotrophie (diminution du volume musculaire) des muscles interosseux de la main, notamment de la masse musculaire située entre le pouce et l'index à la face dorsale de la main.

Dans les cas les plus graves, une paralysie de certains muscles des doigts peut se développer. En effet, le nerf ulnaire innerve les muscles responsables de l'écartement et du rapprochement des doigts, ainsi que certains muscles du pouce. Une intervention chirurgicale urgente peut être nécessaire. Votre chirurgien orthopédiste devra également effectuer plusieurs examens pour établir un diagnostic précis.

L'électromyogramme constitue un examen essentiel. Réalisé par un neurologue sur prescription de votre chirurgien orthopédiste, il permet de mesurer la vitesse de conduction de l'influx nerveux dans le nerf. Cela confirme la compression et permet d'évaluer la gravité de l'atteinte. Dans certains cas, l'électromyogramme peut être normal malgré la présence d'une compression réelle. Des radiographies du coude sont systématiquement réalisées pour exclure toute cause de compression osseuse (séquelles de fracture, arthrose, exostose).

En cas de diagnostic incertain, une échographie peut parfois être demandée. Elle permet de détecter un aplatissement du nerf et une instabilité antérieure lors de la flexion. L'échographie présente l'avantage d'être un examen dynamique, permettant au radiologue d'observer le comportement du nerf lors des mouvements du coude.

Quels sont les traitements disponibles pour une compression du nerf ulnaire ?

Dans les cas de compression débutante ou quasi-asymptomatique, votre chirurgien orthopédiste du membre supérieur à Tremblay-en-France peut envisager un traitement fonctionnel. Celui-ci peut inclure la prise d'anti-inflammatoires pendant quelques jours, des changements posturaux et des séances de rééducation. Si la situation clinique ne s'améliore pas avec ce traitement, une intervention chirurgicale devient nécessaire.

La chirurgie est réalisée en ambulatoire dans un établissement hospitalier (vous rentrez chez vous le jour même) sous anesthésie loco-régionale (seul le membre supérieur concerné est endormi) et dure de 30 à 45 minutes. L'intervention consiste à libérer la compression en ouvrant le tunnel cubital, permettant ainsi au nerf de retrouver sa liberté. Une incision est pratiquée à la face interne du coude. Le nerf est libéré et l'origine de la compression est éliminée en sectionnant l'arcade fibreuse du tunnel. Pour minimiser les saignements et assurer une meilleure visibilité pendant l'intervention, la circulation sanguine dans le membre supérieur est interrompue à l'aide d'un garrot pneumatique placé à la base du membre.

Dans certains cas plus complexes, il peut être nécessaire de déplacer le nerf en le faisant passer devant la saillie osseuse afin d'éviter toute persistance de conflit (transposition antérieure). Cette procédure est réalisée lorsque des muscles sont paralysés ou lorsque le nerf se trouve toujours en contact avec la saillie osseuse lors de la flexion du coude. Enfin, si la compression est due à une cause spécifique, celle-ci doit être traitée dans la mesure du possible.

Quelles sont les suites opératoires ?

Après l'intervention, vous devrez porter une écharpe de repos pendant une semaine et effectuer des soins tous les deux jours pendant 15 jours. Selon votre situation clinique, votre chirurgien orthopédiste, spécialiste du membre supérieur, pourra vous prescrire des séances de kinésithérapie pour restaurer l'amplitude de mouvement de votre coude.

Il est fréquent d'observer l'apparition d'un hématome au cours des premières semaines. Soyez rassuré, celui-ci diminuera progressivement jusqu'à disparaitre complètement. La résolution des fourmillements est généralement très rapide (quelques heures), tandis que la récupération de la sensibilité peut prendre quelques semaines. En revanche, la récupération de la force des muscles paralysés est un processus plus long et aléatoire.