Pseudarthrose du scaphoïde

Qu'est-ce que la pseudarthrose du scaphoïde ?

Situé dans le prolongement de la colonne du pouce, le scaphoïde présente la particularité d'avoir une grande mobilité et d'être très vulnérable lors des traumatismes du poignet. C'est l'os du carpe le plus fréquemment fracturé, représentant environ 70% des cas. En raison de sa localisation et de sa vascularisation spécifique, le scaphoïde peut avoir des difficultés à consolider correctement. Lorsqu'une fracture du scaphoïde ne se consolide pas dans les six mois suivant l'accident, on parle de pseudarthrose. À ce stade, peu importe la durée de l'immobilisation supplémentaire, la consolidation ne progresse plus et le processus physiologique de guérison est considéré comme "bloqué".

La pseudarthrose peut passer inaperçue pendant plusieurs mois voire plusieurs années et se manifester ultérieurement à la suite d'un nouveau traumatisme, même mineur. Les symptômes se traduisent par des douleurs lors de l'extension du poignet et des mouvements de soutien. Le poignet peut présenter occasionnellement un gonflement et, avec le temps, il perd progressivement en force et en amplitude articulaire, tandis que les douleurs deviennent de plus en plus intenses, permanentes et handicapantes.

Si la pseudarthrose n'est pas traitée, une usure progressive (arthrose) se développe au fil du temps, ce qui complique la prise en charge médicale.

Comment diagnostiquer une pseudarthrose du scaphoïde ?

Si vous avez déjà subi une fracture du scaphoïde, votre chirurgien orthopédiste spécialiste du membre supérieur du Centre Main Épaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France effectuera un examen radiologique pour confirmer l'absence de consolidation osseuse. En revanche, en l'absence d'une fracture connue, l'apparition progressive des symptômes et la perte de mobilité vous conduiront à consulter un spécialiste en orthopédie. Des examens radiologiques seront réalisés pour confirmer le diagnostic.

Le bilan radiologique comprend généralement des radiographies du poignet, y compris des incidences spécifiques du scaphoïde. Une tomodensitométrie (scanner) précise permettra d'évaluer la pseudarthrose, les surfaces articulaires et les ligaments. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) sera utilisée pour évaluer la vascularisation osseuse, qui peut être altérée par la fracture. Cette évaluation complète des éléments anatomiques permettra de déterminer le traitement le plus approprié.

 

 

Quels sont les traitements possibles ?

Dans le cas d'une pseudarthrose du scaphoïde, le traitement est presque exclusivement chirurgical. Votre chirurgien orthopédiste spécialiste du membre supérieur du Centre Main Épaule du Grand Paris Nord à Tremblay-en-France adaptera la technique choisie en fonction de l'évolution de la pseudarthrose.

Le vissage en compression

Si la pseudarthrose est à un stade très précoce, votre chirurgien peut vous proposer cette intervention. Elle consiste à placer une vis compressive à l'intérieur de l'os afin de le stabiliser et de comprimer la zone de pseudarthrose, favorisant ainsi la consolidation, similaire au traitement des fractures du scaphoïde. Après l'opération, vous porterez une attelle d'immobilisation pendant quelques semaines et les douleurs post-opératoires sont généralement légères.

La greffe iliaque

Cette intervention chirurgicale est la plus courante pour traiter la pseudarthrose. Elle est réalisée si les os adjacents ne présentent aucune lésion et si l'os scaphoïde est suffisamment vascularisé pour permettre une consolidation de qualité. Pendant l'opération, votre chirurgien préleve un greffon osseux de l'aile iliaque de votre bassin par une incision minime et esthétique d'environ 4 centimètres. Ce greffon est ensuite sculpté et préparé pour remplacer l'os non consolidé au niveau de l'ancienne fracture. Le greffon est maintenu en place à l'aide de broches (à retirer trois mois plus tard) ou d'une vis. Après l'intervention, votre poignet sera immobilisé par une attelle pendant environ 1 à 3 mois en cas de consolidation difficile. La cicatrice se situera généralement à la face antérieure du poignet. Le prélèvement osseux, en particulier au niveau du bassin, peut entraîner des douleurs pendant quelques jours ou quelques semaines, mais ne laisse aucune séquelle. Vous pouvez marcher immédiatement après l'opération.

Le greffon vascularisé

Si la chirurgie précédente a échoué ou si votre scaphoïde présente une faible vascularisation, votre chirurgien pourra envisager cette option thérapeutique. Un fragment d'os sera prélevé sur votre radius (os de l'avant-bras) en même temps qu'une artère et une veine pour assurer une irrigation sanguine permanente de ce fragment osseux, car c'est essentiel pour la réussite de l'opération. Comme pour la chirurgie précédente, le greffon vascularisé remplacera l'os non consolidé et sera maintenu en place à l'aide de broches ou d'une vis pendant une période de 2 à 3 mois. Cette intervention est réalisée en ambulatoire, vous sortirez de l'hôpital le jour même. Votre poignet sera également immobilisé par une attelle immédiatement après l'opération, pour une durée de 1 à 3 mois en cas de consolidation difficile. Le taux de consolidation est élevé, et il est possible de récupérer une fonction du poignet proche de la normale en termes de force et de mobilité. Cependant, dans certains cas, la consolidation peut ne pas être obtenue, nécessitant une nouvelle intervention.

L'ablation du scaphoïde

Cette option thérapeutique est considérée comme la dernière solution. Elle est envisagée lorsque la greffe iliaque et le greffon vascularisé ont échoué, ou lorsque l'arthrose est déjà présente de manière significative au niveau du poignet. En raison de l'anatomie du poignet, l'ablation exclusive du scaphoïde n'est pas possible. Deux protocoles peuvent être envisagés : soit l'ablation des autres os de la première rangée des os du poignet, soit l'arthrodèse (fixation) des 4 os internes du poignet. La cicatrice sera située à la face dorsale du poignet et mesurera généralement de 4 à 6 centimètres. L'hospitalisation durera 24 heures, et l'immobilisation du poignet sera de 6 à 8 semaines. Ces deux techniques chirurgicales sont utilisées uniquement en l'absence d'autres options thérapeutiques, car elles peuvent entraîner de nombreuses conséquences. Le poignet, dont l'anatomie articulaire a été modifiée, ne retrouvera pas une fonction normale. Bien que la fonction puisse être suffisante pour accomplir les gestes de la vie quotidienne, le patient peut souvent ressentir des douleurs légères, une perte de force et une raideur importante du poignet.

Implants pour le pôle proximal du scaphoïde

En cas de nécrose du pôle proximal du scaphoïde, il est possible de remplacer l'os par un implant en pyrocarbone. Ce type d'intervention peut être discuté avec votre chirurgien orthopédiste spécialiste des membres supérieurs à Tremblay-en-France.

Quelles sont les suites opératoires ?

La durée de consolidation varie en fonction du type et de l'ancienneté de la pseudarthrose, de votre âge et notamment de votre consommation de tabac. En moyenne, cela prend environ 3 mois. Il est primordial d'arrêter de fumer avant votre traitement chirurgical de la pseudarthrose par greffe, car la consommation de tabac réduit l'apport sanguin à l'os, ce qui compromet les effets souhaités de la chirurgie.

Des radiographies régulières seront réalisées pendant la période de suivi afin de vérifier la bonne consolidation osseuse, de détecter d'éventuels problèmes de matériel et d'évaluer le risque d'évolution vers une arthrose lente.

Une fois la greffe osseuse consolidée, votre chirurgien spécialiste du poignet peut décider de retirer le matériel. Votre rééducation commencera après la période d'immobilisation. Elle permettra de restaurer l'amplitude articulaire et de renforcer la force de préhension, en deux temps. Vous pourrez envisager de reprendre des activités sportives après 6 mois.

Quelles sont les éventuelles complications du traitement chirurgical ?

Comme toute intervention chirurgicale, le traitement de la pseudarthrose présente des risques de complications post-opératoires. Certaines sont communes à toutes les opérations, tandis que d'autres sont spécifiques à cette chirurgie :

  • absence de consolidation et reprise de la pseudarthrose,
  • maintien d'une diminution importante de la force,
  • infection locale ou générale nécessitant un traitement ou une réintervention en fonction de sa gravité,
  • raideur du poignet et des doigts, qui peut être traitée par la rééducation et l'utilisation d'appareillages,
  • problèmes de cicatrisation tels que l'œdème, l'hématome, les douleurs à distance ou la raideur de la cicatrice, chaque symptôme nécessitant un traitement spécifique,
  • algodystrophie, une complication qui peut survenir après toute intervention chirurgicale ou traumatisme.